L’évaluation des impacts environnementaux de projets miniers aux Philippines
Depuis sa création par les Nations unies en 2009, la Journée de la Terre, célébrée le 22 avril, nous rappelle notre devoir collectif de protéger la Terre et ses écosystèmes. Cet événement annuel est un appel mondial à l’action, suscitant des conversations sur la conservation de l’environnement et le développement durable.
Pour l’occasion, nous avons l’honneur de mettre en lumière Kathy Adams, une spécialiste canadienne réputée en matière d’environnement et l’inclusion du genre. Son travail avec le PAT-MDE, particulièrement aux Philippines, témoigne de son dévouement à la protection des ressources naturelles et de la biodiversité de notre planète.
Q: Qu’est-ce qui vous a initialement inspiré ou motivé à poursuivre une carrière dans le domaine de l’environnement ?
J’ai grandi dans une communauté rurale de Terre-Neuve et j’ai toujours aimé être dehors dans la nature. Nous avions une magnifique forêt derrière notre maison et la vue de l’océan Atlantique – je pense que j’ai été inspirée à vouloir les protéger !
Q: Avec qui travaillez-vous dans le cadre de cette initiative ?
Pour cette initiative, je travaille avec le Département de l’environnement et des ressources naturelles (DERN) du gouvernement des Philippines afin d’examiner et de fournir des recommandations politiques pour mettre à jour leur politique sur l’évaluation des impacts environnementaux dans le secteur miner. J’ai la chance de travailler avec un consultant national fantastique qui est en mesure de fournir des connaissances contextuelles que je considère personnellement essentielles lorsque l’on travaille dans d’autres pays.
Q: Pouvez-vous nous parler des vulnérabilités et des défis spécifiques auxquels sont confrontés les projets miniers dans les zones vulnérables au climat et les zones protégées des Philippines, et de la manière dont votre travail vise à résoudre ces problèmes ?
Les Philippines constituent un archipel, composé d’environ 7 640 îles. Le pays est riche en minéraux, dont certains sont essentiels à la transition mondiale vers les énergies renouvelables. C’est également l’un des 18 pays les plus riches en biodiversité au monde, qui abrite environ deux tiers de la biodiversité de la planète ! Le pays est également très exposé aux catastrophes naturelles (typhons, glissements de terrain, etc.), qui sont exacerbées par le changement climatique. L’exploitation minière implique d’importants travaux de terrassement, ce qui signifie qu’il faut défricher la végétation et modifier le paysage, ce qui peut contribuer à modifier l’écosystème et ses services, et entraine également des changements dans les domaines social, culturel et économique de la région.
Dans le cadre du projet PAT-MDE, nous recherchons les meilleures pratiques internationales pour évaluer, atténuer, gérer et contrôler les risques et les impacts, en appliquant la hiérarchie d’atténuation et en visant à renforcer les impacts positifs. Ce travail consiste à formuler des recommandations politiques par le biais d’un engagement, d’une participation collaborative et d’une élaboration conjointe afin que les personnes chargées de la mise en œuvre de cette politique y adhèrent et l’adoptent.
Q: Qu’est-ce que le processus d’évaluation des impacts environnementaux et comment fonctionne-t-il dans le contexte de votre travail aux Philippines ?
Aux Philippines, une évaluation des impacts environnementaux est un « processus qui implique la prévision et l’évaluation des incidences probables d’un projet (y compris les incidences cumulatives) sur l’environnement et le bien-être de la communauté ». Dans le cadre du projet PAT-MDE sur lequel je travaille, l’objectif principal est de fournir des recommandations pour mettre à jour la politique de l’évaluation des impacts environnementaux dans le secteur minier.
Cela implique de comprendre le contexte actuel, ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas, et la prise en compte des meilleures pratiques internationales qui peuvent être appliquées dans ce contexte. Un certain nombre d’agences gouvernementales se sont réunies dans le cadre d’une « commande spéciale » pour travailler sur ce projet, je suis donc très reconnaissante de pouvoir compté sur ce groupe élargi d’experts gouvernementaux ainsi que l’aide d’un consultant national chevronné pour mettre nos idées en commun afin d’apporter des améliorations qui soient viables dans ce contexte. Ce type de partenariat et de co-développement se prête à une meilleure mobilisation des connaissances, ce qui est essentiels pour atteindre les résultats souhaités.
Q : De quelle manière intégrez-vous une approche sensible au genre dans votre travail et pourquoi est-il important de prendre en compte la dynamique du genre dans les efforts d’évaluation et de protection de l’environnement ?
Selon le rapport 2023 du Forum économique mondial sur l’indice d’inégalité entre les sexes, les Philippines se classent au 16e rang sur 146 pays, les femmes ayant une participation économique et un niveau d’éducation plus élevés que bon nombre de leurs pays voisins. Cela dit, la participation des femmes au secteur minier reste faible, et bon nombre des emplois occupés par les femmes dans ce secteur sont administratifs et axés sur les services.
L’intégration d’une approche sensible au genre dans ce travail implique d’avoir des conversations franches avec les différentes agences gouvernementales sur ces questions, de sensibiliser et de rechercher les meilleures pratiques internationales qui peuvent être incorporées dans le processus d’évaluation des impacts environnementaux. Par exemple, il est nécessaire de non seulement rechercher des informations sur le nombre de femmes et d’hommes employés dans le projet mais aussi de comprendre les types d’emplois occupés par les femmes et les hommes, les politiques et procédures employées par le promoteur minier pour garantir l’égalité des sexes et la possibilité de s’engager et de participer au processus décisionnel, ainsi que la collecte de données ventilées par sexe. Cette approche, qui consiste à élargir la perspective de genre et à inclure diverses perspectives lors de la prise de décision, peut avoir une influence positive sur les efforts de protection de l’environnement.
Q: Quelles sont vos attentes et espoirs pour ce projet ?
J’espère que ce projet pourra, grâce à une approche codéveloppement, adapter les meilleures pratiques internationales au contexte national et doter ceux qui examinent et conseillent l’approbation et le suivi des projets miniers dans le pays de compétences et de connaissances supplémentaires pour prendre des décisions éclairées qui aboutissent à la protection de l’environnement et de la population tout en permettant le développement économique grâce à l’exploitation minière.
Q: À l’occasion de la Journée de la Terre, quel message souhaiteriez-vous transmettre aux citoyens du monde entier sur l’importance de la protection de l’environnement et des efforts de conservation ?
La Terre nous apporte tant, elle soutient notre existence, de la nourriture que nous mangeons à l’eau que nous buvons. Nous n’avons qu’une seule Terre et nous devons la protéger pour les générations futures. Chacun d’entre nous est capable de contribuer à la protection et à la conservation de l’environnement d’une manière ou d’une autre, qu’elle soit grande ou petite. Prenez le temps de réfléchir à l’environnement dans lequel vous vivez et à tout ce qu’il vous apporte. Et sortez dans la nature !
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