
Série « Catalyseurs de changement : Les voix des partenariats du PAT-MDE »
Découvrez comment l’assistance technique à court terme, fournie dans le cadre du Partenariat d’assistance technique (PAT-MDE), a permis au ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement du Suriname de renforcer ses capacités et d’engager des changements concrets. Dans cette nouvelle série, les partenaires du projet reviennent sur la manière dont une expertise ciblée a appuyé leurs efforts. Le programme PAT est financé par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par Alinea International.
Contexte
Au Suriname, 87 % de la population, ainsi que la majorité des activités économiques, se concentrent dans les zones côtières, ce qui rend le pays particulièrement vulnérable aux effets des changements climatiques. Érosion, inondations et élévation du niveau de la mer figurent parmi les nombreux défis auxquels le Suriname doit faire face. Pour répondre à ces menaces, le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement (MSPE) dirige les efforts nationaux en matière de planification, de conception et de construction d’infrastructures résilientes au climat. En 2023, le projet PAT-MDE a collaboré avec le MSPE et des experts canadiens du Climate Risk Institute (CRI) pour offrir une formation ciblée sur les changements climatiques, les infrastructures et la gestion côtière durable. Cette formation s’adressait aux techniciens, conseillers politiques, décideurs et membres des communautés locales.
L’initiative du PAT au Suriname a appuyé les efforts d’adaptation du pays aux changements climatiques, tout en insufflant un nouvel élan aux citoyennes et citoyens engagés dans la protection de l’environnement et de leurs communautés. C’est le cas de Romano Jalimsingh, dont l’engagement en faveur de la protection des côtes du Suriname incarne un mouvement croissant de personnes mobilisées pour renforcer la résilience climatique. Nous avons rencontré Romano, directeur exécutif d’une entreprise sociale au Suriname, et lui avons demandé de raconter son parcours
L’histoire de Romano Jalimsingh
Romano a été invité à participer à deux formations élaborées par les experts canadiens du CRI : Notions fondamentales sur les changements climatiques et les infrastructures, et Évaluation de la vulnérabilité et des risques liés aux infrastructures. Il a particulièrement apprécié le caractère interdisciplinaire des ateliers, qui ont permis de rassembler divers acteurs et perspectives œuvrant dans le domaine des changements climatiques au Suriname. Il a également souligné que c’était la première fois qu’il suivait une formation de ce type :
« Je n’avais jamais participé à une formation spécifiquement axée sur les changements climatiques et leur impact sur les infrastructures. C’était très enrichissant et cela a élargi mes connaissances. Cela m’a certainement aidé dans mon travail avec les communautés côtières. »
Romano dirige aujourd’hui Night Owl Projects, une entreprise sociale hybride qui combine un cabinet de conseil et une ONG. L’organisation mène des projets à but lucratif, tout en mettant de côté des fonds pour soutenir des initiatives sociales et environnementales à travers sa composante ONG. L’un de ces projets consiste à collaborer avec une communauté autochtone à Galibi sur des initiatives d’adaptation et de résilience face aux changements climatiques. Cette communauté est fortement touchée par l’érosion côtière, qui menace également la population de tortues marines. En effet, au cours des 50 dernières années, plusieurs kilomètres de littoral ont disparu.
Lorsqu’il a commencé à travailler à Galibi, Romano a choisi de mettre à profit certaines connaissances acquises dans le cadre des formations soutenues par le PAT-MDE. Il a notamment utilisé des études de cas issues des cours, qu’il a traduites et adaptées afin de les partager avec les communautés autochtones locales.
Grâce à cette transmission de savoirs, Romano a observé que depuis son intervention, la communauté de Galibi a planté beaucoup plus de cocotiers sur les plages afin de prévenir, ou du moins ralentir, l’érosion. Lorsqu’on lui demande pourquoi cette histoire est importante pour lui, il répond :
« C’est une solution très simple, juste planter des arbres, mais c’était une plantation très intensive. Et si l’on considère que cette initiative vient directement des habitants eux-mêmes, c’est un grand pas en avant, selon moi. Ils réalisent que l’érosion menace leurs plages, et donc leur lieu de vie. Ils cherchent à mieux comprendre les changements climatiques, la science qui les sous-tend, et à trouver des solutions concrètes. »
Romano poursuit aujourd’hui sa collaboration avec la communauté de Galibi. Il croit qu’à long terme, ce travail contribuera à renforcer l’implication des habitants dans la protection de leur littoral, tout en stimulant leur intérêt pour les aspects scientifiques liés aux changements climatiques. Il espère que cela mènera à des interventions plus efficaces pour protéger les côtes du Suriname et les communautés qui y vivent.
Conclusion
Les efforts de renforcement des capacités menés dans le cadre du PAT-MDE ont contribué à des changements concrets au sein de cette communauté côtière. Grâce aux connaissances acquises lors des formations, Romano a pu les transmettre à un plus large public et sensibiliser les personnes directement confrontées aux effets des changements climatiques au quotidien. En plantant des cocotiers pour lutter contre l’érosion, la communauté pose un geste simple, mais essentiel, en faveur de la protection du littoral.