Profile : Jane Park
Ce billet fait partie de notre série blogue PAT s, qui présente des anecdotes sur les déploiements de nos spécialistes canadiens. Dans le cadre de la Journée internationale de la femme, nous soulignons les efforts extraordinaire de notre experte en feux de forêt Jane Park, qui travaille en collaboration avec le Service national des aires protégées (SERNAP) du gouvernement bolivien, dans les aires protégées et les réserves. Elle est actuellement en Bolivie et fournira une assistance technique pour soutenir la gestion des incendies de forêt dans les zones protégées et les territoires indigènes de l’Amazonie bolivienne et des écosystèmes forestiers adjacents. Voici son histoire.
Soutenir la gestion des feux de forêt et réduire les impacts environnementaux en Bolivie
Par Jane Park
Du 17 au 25 janvier, j’ai eu l’occasion de voyager dans 5 zones protégées différentes en Bolivie : 1) Réserve nationale de flore et de faune de Tariquía ; 2) Parc national et zone naturelle de gestion intégrée (ANMI) d’Aguaragüe ; 3) Parc national d’Amboró ; 4) ANMI El Palmar et 5) Parc national de Tunari.
Mon expérience en tant que gardien de parc national au début de ma carrière m’a fourni de nombreux points communs avec les rangers boliviens que j’ai rencontrés. Cependant, contrairement au Canada, les gardes forestiers boliviens n’ont souvent pas les outils manuels, les avions et les équipements de protection individuelle auxquels les pompiers canadiens sont habitués. Si l’on ajoute à cela un terrain escarpé, en haute altitude, qui ne pardonne pas et des sources d’eau rares, la lutte contre les incendies de forêt peut être une entreprise très difficile. Presque tous les gardes forestiers que j’ai rencontrés venaient de communautés locales ou indigènes situées à proximité ou à l’intérieur des zones protégées.
En tant que tels, non seulement ils détenaient une grande quantité de connaissances locales sur la culture, la flore et la faune de ces zones, mais ils étaient également très au fait des stratégies et tactiques d’extinction les plus efficaces pour le terrain et le combustible. Le fait de leur fournir des compétences supplémentaires en matière de leadership sur la ligne de feu et d’organisation des incidents ne fera que renforcer leur capacité à transmettre leurs connaissances aux communautés et aux volontaires qui les assistent lors des incendies de forêt.
Les aires protégées boliviennes abritent une biodiversité terrestre parmi les plus élevées au monde. Cependant, les incendies de forêt, combinés à la sécheresse induite par le changement climatique et à l’allongement de la saison des feux, menacent ces importants écosystèmes.
Bien que certains écosystèmes de prairie boliviens soient adaptés aux feux fréquents, ce n’est pas le cas de nombreuses forêts tropicales humides et saisonnièrement sèches. Souvent, les chaqueos (brûlages de défrichement) allumés dans des conditions de vent ou de sécheresse se propagent dans les forêts indigènes adjacentes, provoquant parfois de grands incendies de forêt catastrophiques. De 2001 à 2021, la Bolivie a perdu 1,60 million d’hectares de couverture forestière à cause des incendies (Global Forest Watch, 2023) et des études récentes sur les zones clés de la biodiversité pour les espèces d’oiseaux en danger et menacées en Bolivie montrent que les incendies sont l’une des plus grandes menaces.
Bien que le nombre de gardes forestiers varie selon la taille et la complexité de l’aire protégée, j’ai pu rencontrer entre 10 et 15 gardes forestiers dans chacune des cinq aires que nous avons visitées. Leur travail de patrouille pour détecter les activités illégales (y compris le brûlage et la récolte de la végétation), de surveillance de la faune et de la végétation, et d’intervention en cas d’urgence et de catastrophe naturelle reflète le travail que font les gardiens de parc et les rangers dans les aires protégées canadiennes.
Grâce à une série d’ateliers de formation des formateurs, les gardes forestiers de ces zones protégées seront mieux capables de diriger les actions d’extinction des incendies de forêt en coordination avec les communautés locales, les municipalités, les départements et le nouveau commandement conjoint pour la réaction aux urgences défavorables des forces armées (CC-REA). Les ateliers visent à améliorer les compétences en matière de leadership et de gestion des incidents des gardes forestiers, qui sont souvent les premiers à réagir à ces incendies de forêt.