Renforcer les droits des peuples autochtones en Équateur

Renforcement des droits des peuples autochtones en Équateur

À l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée tous les 9 août, nous prenons un moment pour réfléchir aux luttes continues et à la résilience des communautés autochtones. Selon les Nations Unies, 476 millions d’autochtones répartis dans 90 pays parlent la majorité des 7 000 langues existantes et représentent 5 000 cultures distinctes. Bien qu’ils représentent moins de 5% de la population mondiale, ils constituent 15% des personnes les plus pauvres de la planète et sont confrontés à des défis persistants en matière de protection de leurs droits et de la préservation de leur riche patrimoine culturel. En Équateur, l’initiative du Partenariat d’Assistance Technique – Mécanisme de déploiement d’experts (PAT-MDE), en collaboration avec le Sous-secrétariat du gouvernement, réalise des avancées majeures pour renforcer les capacités gouvernementales et favoriser le dialogue entre le gouvernement national et les peuples et nationalités autochtones de l’Équateur. Le projet est mis en ouevre par Alinea International et financé par Affaires mondiales Canada.

Cette initiative a pour objectif de renforcer le cadre juridique et de promouvoir les valeurs et principes qui guident ces dialogues essentiels, tout en améliorant les procédures techniques et les mécanismes qui soutiennent la mise en œuvre des droits humains des peuples autochtones.   

Les spécialistes canadiennes en droits de la personne des peuples autochtones, Lea Nicholas-MacKenzie et Sashia Leung , ont joué un rôle crucial dans cette initiative. Leur collaboration à Quito avec le ministère du Gouvernement de l’Équateur, a été déterminante pour l’identification des priorités collectives. À travers une série de rencontres avec les responsables ministériels, elles ont partagé des expériences et des meilleures pratiques issues à la fois de l’Équateur et du Canada. Elles ont également rencontré des dirigeants autochtones, notamment Marco Guatemal, Secretario de Gestión y Desarrollo de Pueblos y Nacionalidades, afin de comprendre leurs points de vue et leurs priorités.   

Le projet en Équateur comprend une série d’ateliers conçus non seulement pour renforcer les capacités techniques et institutionnelles des fonctionnaires du ministère du Gouvernement, mais aussi pour encourager une culture d’apprentissage continu. Ces ateliers, récemment animés par Lea, Sashia et l’expert national équatorien Ángel Medina, étaient axés sur les cadres nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme des peuples autochtones, sur les meilleures pratiques et sur les cosmovisions des peuples autochtones en Équateur.   

Atelier 1 : Comprendre les droits de la persone des peuples autochtones  

Le premier atelier a exploré l’histoire internationale et le contexte actuel des droits humains des peuples autochtones. Les participants ont appris l’évolution de ces droits, depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 jusqu’à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en 2007. La session a mis en lumière les obligations et les responsabilités des États en matière de respect de ces droits, en soulignant que les peuples autochtones disposent des droits distincts et inhérents, fondés sur l’autodétermination.   

L’accent a été mis sur les contributions de l’ambassadeur José Martinez Cobo, de l’Équateur, qui a joué un rôle de pionnier aux Nations Unies dans la promotion des droits des peuples autochtones. Son travail a jeté les bases de l’OIT-169, ratifiée par l’Équateur en 1998, qui reste un élément fondamental dans la protection et l’autonomisation des peuples autochtones.   

Atelier 2 : Le chemin de la réconciliation au Canada 

Le deuxième atelier s’est concentré sur le parcours de réconciliation du Canada et la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Les participants ont été introduits aux cadres juridiques, aux valeurs et aux principes du Canada qui sous-tendent les processus de dialogue réussis avec les communautés autochtones. Les sujets clés comprenaient les mécanismes bilatéraux permanents du Canada avec les leaders des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ainsi que les Principes régissant la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones.   

L’atelier a également souligné les parallèles mondiaux, notant les défis similaires auxquels sont confrontés les peuples autochtones en Équateur et au Canada, notamment en ce qui concerne le changement climatique et la violence contre les femmes, les filles et les personnes 2SLGBTQQIA autochtones.   

Atelier 3: Cosmovision et dialogue interculturel 

Le troisième atelier, dirigé par Ángel Medina, s’est concentré sur les cosmovisions et les visions du monde des peuples autochtones en Équateur. Il a exploré les riches histoires et enseignements de l’interconnexion à travers Pachamama/Mère Terre et comment ceux-ci ont été affectés par la colonisation européenne. La session a souligné l’importance du dialogue interculturel pour améliorer la compréhension mutuelle et développer des processus participatifs menant à un des meilleurs résultats pour toutes les parties impliquées.  

Les participants ont pris part à des discussions ouvertures sur les malentendus historiques et modernes et ont exploré des opportunités de collaboration future. Ils ont également partagé des exemples de bonnes pratiques internationales en matière de gouvernance, provenant de la Colombie, du Mexique et du Guatemala, offrant des perspectives précieuses aux fonctionnaires équatoriens.   

Cérémonie de clôture et réflexion  

La dernière journée des ateliers s’est conclue par des réflexions personnelles et l’identification d’outils et d’activités clés pour élaborer une feuille de route collective pour l’avenir. Les participants ont exprimé leur engagement à partager leurs apprentissages et à diffuser largement les supports de formation au sein du gouvernement pour soutenir la mise en œuvre des droits humains des peuples autochtones et développer davantage les processus participatifs.   

La cérémonie de clôture a été marquée par des interventions des représentants de l’ambassade du Canada, du Ministère du Gouvernement, des facilitateurs experts, ainsi que par la remise de certificats et des échanges de cadeaux.   

L’expérience approfondie de Lea Nicholas-MacKenzie et de Sashia Leung dans le renforcement des capacités institutionnelles pour le dialogue avec les peuples autochtones a été cruciale pour cette initiative. Leurs efforts collaboratifs avec les experts équatoriens sont essentiels pour améliorer la compréhension, échanger les meilleures pratiques et soutenir les objectifs globaux du projet. Les ateliers ont marqué une étape significative dans le renforcement des relations entre le gouvernement équatorien et les peuples autochtones, jetant les bases d’un progrès continu dans la promotion des droits humains et la compréhension interculturelle.