« Catalyseurs de changement : Voix des partenariats du PAT-MDE »
Au Bhoutan, une assistance technique de courte durée dans le cadre du PAT-MDE a soutenu les efforts du gouvernement visant à renforcer la gouvernance du secteur minier, en conciliant les opportunités économiques avec les fortes valeurs environnementales du pays. Grâce à une évaluation du cadre de politique minière (Mining Policy Framework Assessment), des experts canadiens ont collaboré avec les responsables du Département de géologie et des mines afin de renforcer les capacités, d’améliorer la coordination et d’harmoniser les réformes nationales avec les meilleures pratiques internationales.Dans cette série, les partenaires du projet partagent leurs réflexions sur la manière dont une expertise ciblée a appuyé leurs efforts.Le programme PAT est financé par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par Alinea International.
Background
L’économie du Bhoutan repose depuis longtemps sur l’hydroélectricité, l’agriculture, le tourisme et les petites industries artisanales, les services – notamment le tourisme – jouant un rôle prépondérant. Toutefois, pour assurer une prospérité à long terme, le Bhoutan a commencé à explorer le potentiel de ses ressources minérales, en cherchant à concilier ces opportunités avec les valeurs environnementales fortes du pays et sa législation stricte. Reconnaissant l’expertise canadienne dans ce domaine, le gouvernement royal du Bhoutan a sollicité un appui pour renforcer la gouvernance du secteur minier et aligner les réformes nationales sur les meilleures pratiques internationales.
En 2023, Tashi Phuntsho, un cadre du Département de géologie et des mines au sein du ministère de l’Énergie et des ressources naturelles du Bhoutan, a pris part à un processus transformateur : l’évaluation du cadre de politique minière (Mining Policy Framework Assessment – MPFA), soutenue par le projet PAT-MDE et financée par Affaires mondiales Canada. Bien plus qu’un examen technique, le MPFA a réuni des experts canadiens et des responsables bhoutanais pour renforcer les capacités, améliorer la coordination interinstitutionnelle et jeter les bases d’un secteur minier durable, transparent et inclusif.
L’histoire de Tashi Phuntsho
Lorsque Tashi a rejoint le processus du MPFA, le secteur minier du Bhoutan faisait face à plusieurs défis : des consultations publiques limitées, une législation dépassée et des lacunes en matière de planification de la fermeture et de la réhabilitation des sites. Dès le départ, il a perçu le MPFA comme bien plus qu’un exercice technique : une opportunité de mener des réformes durables et porteuses de sens.
« Avant, les consultations étaient souvent courtes et peu productives. Aujourd’hui, je comprends comment les structurer pour que les voix des gens soient vraiment entendues et que leurs préoccupations soient prises en compte. »
À travers les ateliers et la collaboration directe avec les experts canadiens Greg Radford, Clémence Naré, Carlos Ortega et Rob Stevens, Tashi a approfondi sa compréhension de la gouvernance minière durable et de « la manière d’aligner notre gouvernance minière sur les meilleures pratiques internationales ». Il a appliqué ces apprentissages directement à la rédaction de la nouvelle Loi sur les mines du Bhoutan, en mettant l’accent sur trois domaines de réforme qu’il jugeait essentiels :
« la fermeture et la réhabilitation, les garanties financières et le renforcement du cadre juridique ».
Pour Tashi, ces priorités sont loin d’être abstraites. La fermeture et la réhabilitation signifient que « nous nous assurons que les compagnies minières restaurent le site après la fin des opérations ». Les garanties financières garantissent que « les fonds sont disponibles pour ce travail avant même le démarrage d’un projet ». Enfin, le renforcement du cadre juridique est crucial « afin que les rôles et responsabilités liés au suivi, à l’application des règles et à l’utilisation des terres après exploitation soient clairement définis ».
Ces axes, ancrés dans les meilleures pratiques mondiales, sont devenus la pierre angulaire de l’effort de réforme du Bhoutan. Ils visent à garantir que les compagnies minières assument pleinement la responsabilité de la restauration des sites, que des garanties financières soient prévues avant le début des opérations, et que le cadre légal du Bhoutan soutienne un suivi et une application efficaces.
Pour Tashi, ces priorités ont également pris une dimension personnelle. Au fil de l’initiative, son rôle s’est élargi, passant de celui de contributeur technique à celui de leader. Il a coordonné les consultations avec l’industrie, la société civile et les communautés locales, contribuant à instaurer la confiance et à démontrer que la réforme des politiques pouvait être inclusive et constructive.
« Je me sens plus confiant aujourd’hui pour diriger ces discussions et pour défendre la Loi sur les mines », a-t-il confié. « Même après ce projet, je continuerai à travailler pour qu’elle soit adoptée et mise en œuvre. »
Conclusion
Le MPFA a marqué un tournant pour Tashi : une opportunité de grandir en tant que professionnel, de renforcer son leadership et de contribuer de manière significative à l’une des réformes politiques les plus importantes du Bhoutan. Aujourd’hui, il continue de défendre l’adoption de la nouvelle Loi sur les mines, veillant à ce qu’elle reflète à la fois les meilleures pratiques internationales et les priorités de développement propres au Bhoutan.
Grâce à l’expertise technique et aux compétences en leadership acquises dans le cadre du projet PAT-MDE, Tashi est désormais mieux équipé pour orienter l’élaboration de politiques inclusives, coordonner les institutions et promouvoir une exploitation minière responsable au Bhoutan. Son parcours illustre comment une assistance technique ciblée, combinée à un leadership local engagé, peut générer des changements durables tant au niveau individuel qu’institutionnel.