
Série « Catalyseurs de changement : Les voix des partenariats du PAT-MDE »
En Côte d’Ivoire, l’assistance technique à court terme du PAT-MDE a soutenu la Direction générale de la coordination de l’aide extérieure et du développement (DGCOD) dans ses efforts pour renforcer la gestion de l’aide internationale. Avec l’appui d’experts canadiens, l’équipe a élaboré des outils et stratégies pour améliorer la coordination entre partenaires et ancrer les interventions dans les priorités nationales. Dans cette série, les partenaires du projet reviennent sur la manière dont une expertise ciblée a contribué à transformer les pratiques de coopération. Le programme PAT est financé par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par Alinea International.
Contexte
Entre 2012 et 2020, la Côte d’Ivoire a mobilisé plus de 17 000 milliards de FCFA (environ 29,5 milliards de dollars US) de ressources extérieures pour soutenir ses objectifs de développement. Cela représentait près de 48 % du PIB du pays en 2020, illustrant l’importance cruciale de l’aide internationale pour son économie. Mais gérer un tel volume de soutien n’est pas simple : cela implique des défis en matière d’alignement avec les priorités nationales, de leadership national et de coordination entre de nombreux partenaires.Pour améliorer cette situation, le gouvernement a créé en 2016 la Direction générale de la coordination de l’aide extérieure et du développement (DGCOD), rattachée au ministère du Plan et du Développement. Sa mission : renforcer la coordination, améliorer le suivi de l’aide, et construire des partenariats plus efficaces.
Le projet du PAT-MDE a collaboré avec la DGCOD à travers deux initiatives successives visant à améliorer la gestion de l’aide internationale en Côte d’Ivoire. Avec le soutien d’experts canadiens, l’équipe a élaboré des outils et documents clés, dont une étude de référence, un plan opérationnel triennal et un guide à l’intention des ONG et organisations canadiennes. Nous avons échangé avec Ibrahima Kofi, qui travaillait alors à la DGCOD, et il a accepté de nous raconter son expérience.
L’histoire de Ibrahima Kofi
Ibrahima a été impliqué dès les débuts du projet, puisqu’il avait contribué à la rédaction de la demande soumise à l’ambassade du Canada. Il est aussi resté engagé après l’approbation.« Pour moi, ça a été une très belle expérience », confie-t-il.À l’époque, la DGCOD ne disposait pas des outils ni de l’expertise nécessaires pour mettre en place une approche structurée de la coopération.
« Techniquement, nous n’avions pas les outils pour établir un cadre de coopération », explique-t-il. « Nous n’avions ni les ressources ni les compétences nécessaires. » Grâce à l’appui des experts canadiens, l’équipe a pu poser les premières bases concrètes d’un tel cadre.
Parmi les réalisations majeures figure l’élaboration d’un plan opérationnel triennal.« Il était vraiment bien rédigé », se rappelle Ibrahima. « Les activités étaient bien définies avec un échéancier clair. » Même si ce plan n’a pas encore été mis en œuvre, il a permis à l’équipe de disposer d’une feuille de route claire et de mieux structurer son travail.
Un autre résultat important : la création d’un outil de suivi et de gestion des projets de coopération.« Cet outil deviendra le cœur du cadre de coopération », souligne Ibrahima. Il estime que cet outil permettra de renforcer le rôle de coordination de la DGCOD et pourrait, à terme, soutenir la création d’un cadre national de la coopération.
Il insiste également sur le rôle moteur du Canada dans ce processus :« Le Canada a été un pionnier en la matière. » Pour lui, cette initiative constitue un premier pas important dans la gestion et le suivi de la coopération, avec l’espoir que la DGCOD pourra l’étendre à d’autres partenaires.
Conclusion
En revenant sur son parcours, Ibrahima affirme que ce projet lui a permis d’acquérir de nouvelles compétences et de mieux comprendre la gestion des partenariats.« Ça m’a permis de mieux comprendre l’importance des partenariats et comment les structurer efficacement », explique-t-il. Aujourd’hui, en tant que spécialiste de la planification dans le cadre du Programme d’appui au renforcement du système éducatif de base, il continue de mettre en pratique ces apprentissages pour renforcer la coordination et les résultats dans le secteur de l’éducation en Côte d’Ivoire.