
Série « Catalyseurs de changement : Les voix des partenariats du PAT-MDE »
En Côte d’Ivoire, l’assistance technique à court terme du PAT-MDE a soutenu la Direction générale de la coordination de l’aide extérieure et du développement (DGCOD) dans ses efforts pour renforcer la gestion de l’aide internationale. Avec l’appui d’experts canadiens, l’équipe a élaboré des outils et stratégies pour améliorer la coordination entre partenaires et ancrer les interventions dans les priorités nationales. Dans cette série, les partenaires du projet reviennent sur la manière dont une expertise ciblée a contribué à transformer les pratiques de coopération. Le programme PAT est financé par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par Alinea International.
Contexte
En 2022, la Côte d’Ivoire a reçu environ 1,97 milliard de dollars américains au titre de l’aide publique au développement (APD), soulignant l’importance cruciale de l’aide internationale pour son économie. Mais gérer un tel volume de soutien n’est pas une tâche aisée. Les défis sont nombreux : il faut parvenir à aligner les priorités nationales avec une multitude d’initiatives portées par divers partenaires, dans des secteurs aussi variés que la santé, l’éducation ou le développement agricole.Pour relever ce défi, le gouvernement ivoirien a créé en décembre 2023, au sein du ministère de l’Économie, du Plan et du Développement, la Direction générale de la coopération au développement (DGCOD). Dotée d’un mandat renforcé et clair, la DGCOD a pour mission de guider et de coordonner l’aide extérieure conformément aux stratégies nationales, afin que ce soit la Côte d’Ivoire , et non ses partenaires , qui définisse l’agenda de la coopération.
C’est dans ce contexte que le projet PAT-MDE, en collaboration avec Nexus Cooperation Inc., a accompagné la DGCOD à travers deux initiatives consécutives visant à améliorer la gestion de la coopération internationale. Des experts canadiens ont travaillé aux côtés des équipes ivoiriennes pour doter les acteurs nationaux des outils, stratégies et approches nécessaires. Le résultat le plus marquant n’a pas été la création d’un outil précis, mais bien le renforcement du leadership de professionnels ivoiriens tels qu’Ibrahima Koffi.
L’histoire de Ibrahima Kofi
Fonctionnaire au ministère, Ibrahima Koffi a été impliqué dès les débuts du projet. Il a contribué à la rédaction de la proposition initiale présentée à l’ambassade du Canada, puis est resté engagé tout au long de la première mission, avant même de poursuivre sa participation après avoir été promu à un autre ministère.
« Pour moi, ce fut une expérience formidable », se souvient-il.Au départ, l’équipe de la DGCOD faisait face à une difficulté majeure : transformer un mandat général en un plan concret et pragmatique. « Techniquement, nous n’avions pas les outils nécessaires pour établir un cadre de coopération, ni les ressources suffisantes ni l’expertise », explique Ibrahima.
Grâce à l’appui du projet et des experts canadiens, l’équipe a pu franchir une étape décisive en élaborant un plan opérationnel stratégique triennal. Ce plan, construit de manière collaborative et ancré dans les priorités nationales, a offert à la DGCOD une structure solide et une vision partagée pour guider ses décisions internes et son dialogue avec les partenaires.
Un autre acquis majeur a été la mise en place d’un outil numérique de suivi des projets, conçu pour renforcer la transparence et améliorer la coordination.
« Cet outil sera au cœur du cadre de coopération », souligne Ibrahima.
Il est convaincu que cet instrument contribuera à consolider le rôle de coordination de la DGCOD et pourrait, à terme, soutenir l’élaboration d’un véritable cadre national de coopération.
Pour lui, le Canada a joué un rôle déterminant dans cette avancée : « Le Canada a été un pionnier à cet égard », affirme-t-il.
Il considère que cette première étape ouvre la voie à un suivi plus efficace de la coopération, avec l’ambition d’étendre progressivement l’initiative à d’autres partenaires.
Conclusion
Aujourd’hui, Ibrahima occupe le poste de spécialiste en planification de l’éducation au sein du Programme de renforcement du système éducatif de base. Dans ce nouveau rôle, il continue d’appliquer les principes de coordination et d’harmonisation qu’il a appris et pratiqués à la DGCOD.
Pour lui, ce qui a fait la différence dans cette collaboration, ce n’est pas seulement l’apport technique des experts canadiens mobilisés par le PAT-MDE, mais le modèle de partenariat mis en œuvre : un partenariat fondé sur la confiance, la co-création et le respect mutuel.
« Les experts n’ont pas seulement transmis des compétences techniques, conclut-il. Ils ont créé les conditions pour que des personnes comme moi puissent assumer des responsabilités et jouer un rôle moteur. »