
Catalyseurs de changement : Voix des partenariats du PAT-MDE
En Équateur, une assistance technique de courte durée à travers l’initiative PAT-MDE, en collaboration avec le ministère du Gouvernement, a permis de renforcer le dialogue avec les Peuples et Nationalités autochtones. L’initiative a consolidé les capacités institutionnelles grâce à des formations, des ateliers et une feuille de route pour un engagement inclusif, contribuant ainsi à instaurer la confiance et la réconciliation. Dans cette série, les partenaires du projet partagent leurs réflexions sur la façon dont une expertise ciblée transforme le dialogue entre le gouvernement et les communautés.Le PAT-MDE est financé par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par Alinea International.
Contexte
En Équateur, les peuples autochtones représentent environ 7,7 % de la population, ce qui en fait le deuxième groupe le plus important après les Métis (77,5 %). Pourtant, ils continuent de faire face à de sérieux obstacles dans l’exercice de leurs droits civils, politiques, culturels et territoriaux. À ce jour, il n’existe toujours pas de politiques gouvernementales précises pour prévenir ou réduire le risque de disparition de ces communautés.
Ces dernières années, le gouvernement équatorien a toutefois amorcé un tournant, en cherchant à renforcer le dialogue avec les peuples et nationalités autochtones. En 2022, il a sollicité l’appui du Canada pour consolider ses capacités institutionnelles, bâtir la confiance et instaurer une communication constructive avec ces communautés.
C’est dans ce contexte qu’en 2023, Ángel Medina a pris part à un processus de renforcement des capacités institutionnelles en matière de dialogue gouvernement–Autochtones, dans le cadre du partenariat PAT-MDE financé par Affaires mondiales Canada. Mis en œuvre avec le ministère du Gouvernement, ce projet a offert formations, ateliers et accompagnement technique au personnel du ministère et aux parties prenantes clés. Il a également permis de tracer une feuille de route inspirée des bonnes pratiques pour instaurer des relations plus solides avec les peuples autochtones de l’Équateur.
L’histoire de Ángel Medina
« Ce fut une expérience très belle et un travail passionnant. J’ai été encouragé de voir qu’il existe des institutions qui soutiennent ce à quoi nous aspirons, en tant que pays et en tant que peuples autochtones : le dialogue et la gouvernance. »
Pour Ángel Medina, leader autochtone et expert national, cette initiative a représenté bien plus qu’un simple exercice technique : elle a été une source d’espoir renouvelé. Dès le départ, il a senti que sa voix comptait, autant en tant que professionnel qu’en tant qu’Autochtone — et les deux dimensions ont été pleinement reconnues. Sa contribution a pris deux formes : l’expertise technique, issue de son expérience auprès des communautés et des institutions, et la dimension humaine, portée par l’empathie et l’enthousiasme.
« Le ministère a su créer un environnement très stimulant, qui m’a permis de réellement apprécier ce travail », raconte-t-il.
Aux côtés de deux spécialistes canadiens, Ángel a contribué aux activités de formation et d’appui technique du ministère. Pour lui, le sens du projet était limpide :
« Ce que cherche le projet, c’est une rencontre entre les peuples autochtones et le gouvernement. C’est ce que nous voulons tous : une rencontre dont les résultats permettent d’avancer vers la gouvernance et le renforcement de la démocratie. »
Cette rencontre a ouvert de nouvelles perspectives. Pour la première fois, certains fonctionnaires ont découvert la cosmovision autochtone et les raisons profondes des luttes menées par ces communautés.
« Mon espoir est qu’il y ait un changement dans la façon dont les représentants du ministère comprennent la diversité culturelle, car nous travaillons avec eux, nous travaillons pour le gouvernement à travers eux », confie-t-il.
Ángel reconnaît toutefois la difficulté de bâtir des ponts entre deux mondes. Pour des fonctionnaires urbains, habitués aux routines administratives, il peut être ardu de saisir la réalité autochtone. Mais ce projet a ouvert une voie :
« Parler de la cosmovision des peuples autochtones n’est pas simple… alors créer cette rencontre par le travail que nous avons fait me paraît très productif. »
Malgré les défis, comme le roulement fréquent du personnel, son enthousiasme demeure intact. Aujourd’hui, ce qui le motive, c’est la conviction que la relève doit prendre le flambeau :
« Ce sont les jeunes fonctionnaires qui doivent apprendre à construire des mécanismes de dialogue et de compréhension pour parvenir à la gouvernance, qui est, au fond, ce que recherchent les gouvernements. »
Conclusion
L’expérience vécue par Ángel n’a pas seulement permis d’apporter une expertise technique : elle a ravivé son espoir et ouvert de nouvelles possibilités de collaboration. Son histoire illustre comment un processus de renforcement institutionnel appuyé par le PAT-MDE peut créer de véritables espaces où l’expertise et l’identité autochtones sont reconnues, tout en construisant des ponts entre l’État et les peuples autochtones.
Comme le dit Ángel :
« J’espère que d’autres ponts pourront être construits pour favoriser cette rencontre entre la vision autochtone et le gouvernement. »