Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence à l'égard des femmes - École Polytechnique
Les projets tels que le PAT-MDE sont l’un des nombreux moyens de partager l’expertise au-delà des frontières nationales, dans le but de parvenir à l’égalité des sexes à l’échelle internationale. Le 6 décembre et cette semaine, à l’occasion de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence à l’égard des femmes, nous renouvelons notre engagement à combattre la violence liée au sexe sous toutes ses formes. Dans le cadre de la campagne internationale 16 jours d’activisme contre la violence sexiste, cet article a été rédigé par Anju Fujioka, l’une des expertes canadiennes du PAT travaillant en Gambie – Renforcement de la capacité du système de justice pénale ordinaire de la Gambie à enquêter et à poursuivre les crimes de violence sexuelle et sexiste.
– Équipe PAT
Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence à l’égard des femmes
Le 6 décembre 1989, un homme armé a assassiné 14 femmes à l’École Polytechnique de Montréal. Ce fut un acte dévastateur de violence, de misogynie et de haine. Il s’agissait d’une attaque ciblée contre le féminisme, les femmes et leur quête d’égalité entre les sexes.
En 1991, le Parlement du Canada a déclaré le 6 décembre Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. En ce jour, nous pleurons et commémorons les 14 femmes qui ont perdu la vie dans ce massacre insensé. Nous réfléchissons également à la violence sexiste qui continue de sévir dans nos sociétés et prenons le temps de réfléchir aux moyens de combattre ce problème. Cette journée s’inscrit dans le cadre de la campagne des Nations unies « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre », qui a débuté le 25 novembre 2022 (Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) et se termine le 10 décembre 2022 (Journée des droits de la personne).
La sensibilisation à la violence sexuelle et sexiste augmente, en grande partie grâce au plaidoyer incessant des survivants, des défenseurs et des organisations de la société civile. Les progrès réalisés à ce jour n’auraient pas été possibles sans les investissements et les engagements au niveau gouvernemental. Cependant, la violence liée au sexe reste une réalité. Certains groupes, tels que les femmes et les filles autochtones, les femmes racialisées, les femmes vivant dans des communautés rurales et éloignées, les personnes appartenant à des communautés 2SLGBTQI+ et les femmes handicapées, sont encore plus exposés à la violence liée au sexe.
En plus des problèmes de longue date liés à l’inégalité entre les sexes, nous avons observé des tendances nouvelles et émergentes qui suscitent de graves inquiétudes. La pandémie de Covid-19, et les restrictions de mouvement qui en découlent, ont créé une » pandémie fantôme » de violence liée au sexe. Les femmes et les enfants ont été isolés chez eux avec leurs agresseurs et la gravité de la violence liée au sexe a augmenté. L’aide et la sécurité sont devenues moins accessibles.
Conscientes de cette situation, les Nations unies ont appelé :
« tous les États et les parties prenantes concernées dans le monde entier à prendre des mesures urgentes pour prévenir la pandémie de féminicide ou de meurtres de femmes liés au sexe, ainsi que la violence sexiste à l’égard des femmes, en créant des organismes nationaux multidisciplinaires de prévention ou des observatoires de la violence à l’égard des femmes ».
Nous devrons faire face aux effets de cette pandémie de l’ombre pendant les années à venir. Au niveau national et mondial, nous constatons également une augmentation troublante de la rhétorique et des actions antiféministes. Nous constatons des représailles contre les militants qui luttent pour éradiquer la violence liée au sexe et l’inégalité entre les sexes. Les taux de féminicides restent élevés.
Le chemin vers l’égalité des sexes n’est ni court ni facile. L’éradication de la VBG est un travail difficile qui nécessite des investissements et des engagements de la part de tous les secteurs de la société. Le Canada a encore un long chemin à parcourir. Cependant, nous ne devons pas minimiser les mouvements féministes et les efforts des survivants et des défenseurs qui ont entraîné des changements importants dans les politiques et conduit à des investissements dans la prévention de la VBG. Des améliorations sont également apportées à la création de systèmes et d’options axés sur les survivants en matière de sécurité, de responsabilité, de justice et de guérison.
Le Canada a tiré des enseignements des initiatives de lutte contre la VBG menées dans d’autres pays. Il existe également une mine de connaissances et d’expériences que les survivants, les défenseurs et les experts canadiens peuvent partager à l’échelle mondiale.